Actualités AO/Dioxine
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France Culture diffusera du Lundi 7 Mars au Jeudi 10 Mars une série documentaire ayant pour thème l'Ecocide .
Une épisode de cette série, relative à l'Agent Orange, aura lieu Lundi 7 mars où interviendra André Bouny lors d'un interview réalisé par la chaine France Culture .
A cette occasion, nous avons le plaisir de vous faire part du message d'André Bouny :
" Lundi 7 mars, mardi 8, mercredi 9, et jeudi 10 mars 2022, sur France Culture, dans l'émission LSD, la série documentaire > Écocide - Qualifier le crime :
https://www.franceculture.fr/.../ecocide-qualifier-le-crime
J'interviens surtout dans l'Épisode 1, lundi 7 mars : L'agent orange, l'écocide venu du ciel
Extinction Rébellion enquête sur les crimes climatiques.
Tous les Épisodes
57 min
Épisode 1 : L'agent orange, l'écocide venu du ciel
LE 07/03/2022
Le mot « écocide » surgit dans le sillage des avions américains dans le ciel vietnamien.
57 min
Épisode 2 : Sols empoisonnés, quand la terre est dangereuse
LE 08/03/2022
Les récits du sol proposent de nouvelles attentions à un monde incertain.
57 min
Épisode 3 : Quand l'Ecocide achève l'écosystème
LE 09/03/2022
Prévenir l'écocide.
57 min
Épisode 4 : Punir le crime d'écocide
LE 10/03/2022
Dans les coulisses d'un tribunal d'opinion.
À propos de la série
La notion d'écocide porte de nouvelles compréhensions des crimes écologiques. Il concerne les générations présentes et futures et se traduit par des atteintes graves aux communs planétaires. Les récits contemporains au cœur de l'écocide élargissent notre compréhension du monde environnant, dévoilent nos interdépendances et font écho à une transformation majeure du droit international.
Une série documentaire de Nedjma Bouakra, réalisée par Thomas Dutter.
Bien à vous,
André Bouny "
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Présentation
Pour clôturer mes études de Médecine, j’ai voulu réaliser ma thèse sur un sujet qui me tenait à cœur, bien que loin des sujets classiques de médecine générale en France : l’Agent orange.
Download These_ExpositionAgentOrangeVN
Il m’a été permis d’avoir le soutien d’une directrice de thèse ainsi que de l’association « Vietnam, les Enfants de la Dioxine » pour aller à la rencontre de 5 familles, parrainées par l’association. L’objectif a été de déterminer si l’Agent Orange pouvait être responsable des maladies, anomalies et handicaps observées chez ces familles. Nous avons étudié huit cas, présentant des pathologies et malformations congénitales parmi ces cinq familles. A l’issue des entretiens, il en résulte deux constats. Il existe d’une part un lien possible entre les anomalies observées et une exposition à l’Agent Orange, l’imputabilité du produit ne pouvant être prouvée par manque de moyens technologiques et financiers. D’autre part, l’exposition à l’Agent Orange présente des conséquences plus graves sur le long terme, impactant encore maintenant une population n’ayant pas connu la guerre mais vivant sur un sol et un environnement empoisonné pour de longues années à venir.
Bich-Dao VO
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Suite à l'article du Dr Meynard sur l'Agent orange , voici une présentation intitulée Questions Réponses sur l'Agent Orange .
Vous pouvez également télécharger en version pdf la présentation ci dessous . Il suffit de cliquer sur le lien suivant :
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Mesdames, Messieurs,
Je suis médecin, vice-président de l’association « Vietnam, les enfants de la dioxine » et je reviens d’un voyage d’un mois au Vietnam où j’ai rendu visite à plus de 100 enfants lourdement handicapés pour la plupart, vivant au Nord et au Centre Vietnam, dans des institutions ou dans leurs familles, à Hanoi, Hué et Da Nang et dans les provinces alentour, une douzaine de provinces en tout.
Je connaissais déjà certains de ces enfants, j’en ai rencontré de nouveaux et je reviens toujours aussi ému par ceux que j’ai vus. Ce n’était pas une découverte, puisque je suis allé assez régulièrement au Vietnam depuis 1994 où c’était mon onzième séjour. Nous travaillons en relation étroite avec la Croix Rouge vietnamienne à tous les niveaux, avec la VAVA (Association Vietnamienne de Victimes de l’Agent orange) et avec des institutions diverses d’aides aux familles ou de recherches médicales et génétiques (OGCDC de Hué par exemple) et avec des confrères médecins locaux.
Les enfants présentent des handicaps divers : sensoriels (aveugles, sourds), des troubles moteurs (de la statique, de la marche), des atteintes cérébrales (retards mentaux plus ou moins graves, hydrocéphalies), des anomalies de croissance (nanisme, gibbosité, inégalité des membres supérieurs ou inférieurs), des anomalies de la face (bec de lièvre, nez ou maxillaires incomplets), des affections cutanées sévères incurables, des anomalies cardio-vasculaires plus ou moins invalidantes, curables chirurgicalement ou non, mettant souvent leur vie en danger, des absences de globes oculaires, de mains, de pieds, de membres….
Ces enfants auxquels nous apportons aide financière, bourses d’études ou règlement d’interventions chirurgicales ne sont pas tous des victimes potentielles de la dioxine, il y a parmi eux des trisomiques, des infirmes moteurs-cérébraux comme on en trouve dans tous les pays, mais au Vietnam le nombre global d’handicapés semble supérieur, le type d’anomalies est particulier, je pense par exemple aux phocomèles, ceux qui ont une absence totale ou partielle de membre supérieur ou inférieur, qui rappellent les estropiés de la thalidomide dans les années soixante dans les pays où ce produit, jugé anodin, avait fait des ravages. Il y eut alors reconnaissance obligée d’une intoxication chimique, médicamenteuse.
La dioxine, poison extrêmement puissant, sous-produit de la fabrication des herbicides et défoliants utilisés par l’armée américaine au Vietnam dans les années 1961-71 est reconnue par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comme produit cancérigène et l’Académie de médecine des Etats-Unis a par ailleurs établi des listes d’affections susceptibles d’être provoquées par la dioxine, remises à jour tous les deux ans.
Ce sont des notions bien connues. L’utilisation des herbicides et défoliants, dont l’Agent orange, le plus tristement célèbre, comme armes de guerre ( une arme est un instrument qui sert à attaquer ou à défendre) semble bien avoir eu des conséquences lointaines.
Sinon comment expliquer la reconnaissance des risques encourus par les vétérans américains, canadiens, sud-coréens, australiens, néo-zélandais par leurs gouvernements respectifs et les compensations financières qui en découlèrent ?
Sinon comment expliquer la récente prise en charge par les Etats-Unis de la décontamination de l’emplacement de l’ancienne base militaire à Da Nang ?
Des questions restent en suspens :
- le risque tératogène, c’est à dire la reproduction de malformations monstrueuses, existe-t-il pour les 2ème et 3ème générations et les suivantes, après l’imprégnation massive d’une partie du territoire du Vietnam par la dioxine il y a plus de 40 ans ?
- ou plutôt ce risque s’est-il déjà concrétisé ?
Il existe une discordance nette entre l’attitude actuelle de la majorité de la communauté scientifique qui conteste la notion de risque tératogène lié à la dioxine et le doute que fait naître la vision de victimes bien réelles et de leurs descendants au Vietnam.
Je vous remercie de votre attention.
Dr Jean Meynard Vice-président de l’association « Vietnam, les enfants de la dioxine » Paris, le 15 mai 2009